Article paru jeudi 28 juin 2012
Thierry Solère a battu Claude Guéant avec 334 voix d'avance au second tour des législatives dans la 9ème circonscription des Hauts-de-Seine. Photo : CSLD/Metro
Trois électeurs UMP de la 9ème circonscription des Hauts-de-Seine ont déposé hier un recours devant le Conseil Constitutionnel pour demander l'annulation de l'élection de Thierry Solère. Le député aurait utilisé le logo UMP de façon frauduleuse sur ses documents de campagne.
Un "hold up" électoral. Pour trois électeurs de la 9ème circonscription des Hauts-de-Seine (Boulogne), Thierry Solère serait coupable de "fraude électorale ayant altéré la sincérité du scrutin". Ils ont déposé hier un recours au Conseil Constitutionnel demandant son annulation. Le soir du 2ème tour des législatives, Thierry Solère, candidat divers-droite, exclu de l'UMP, l'a emporté de 334 voix d'avance sur l'ancien ministre de l'Intérieur Claude Guéant, officiellement investi par le parti.
430 attestations d'électeurs
Pour ces trois électeurs, Thierry Solère ne l'aurait pas emporté loyalement. En cause, l'utilisation par le candidat dissident, du sigle de l'UMP sur ses documents de campagne (bulletins de votes, affiches de campagne et profession de foi) alors qu'il était exclu des rangs du parti. "Il y a eu tromperie, explique Christian Borhinger, l'un des trois requérants. Tous les bulletins de vote et les documents de campagne affichaient un logo UMP, parti auquel il n'appartenait plus". Pour l'ancien conseiller municipal UMP, "c'est une tromperie véritable et volontaire. Si il n'avait pas utilisé ce sigle, il aurait eu nettement moins de voix".
Le recours est accompagné d'environ 430 attestations d'électeurs affirmant avoir été trompés en votant Solère au lieu de Guéant (voir photo – bulletins de vote électronique du premier tour).
"J'ai toujours veillé à respecter scrupuleusement les règles du code électoral"
Contacté par Metro, Claude Guéant affirme "prendre acte" de ce recours. "Ça n'a pas été une campagne honnête" ajoute l'un de ses proches. "Depuis les élections, beaucoup d'électeurs nous ont contacté, déçus d'avoir été trompés".
De son côté,Thierry Solère, qui vient d'être investi à la commission du développement durable au Palais Bourbon et qui a réintégré le groupe UMP de l'Assemblée Nationale "attend" la décision du conseil. "J'ai toujours veillé à respecter scrupuleusement les règles du code électoral, se défend l'élu. Ça n'a pas toujours été le cas de mon rival, qui a par exemple utilisé du papier en-tête du ministère de l'Intérieur ou utilisé le site internet de la mairie de Boulogne pour faire sa campagne".
A l'entre-deux tours, l'UMP avait aussi assigné M. Solère devant le tribunal de grande instance de Nanterre, pour avoir contrefait la marque UMP sur ses documents de campagne. L'UMP estime que M. Solère "a sciemment conduit sa candidature sur la base de fausses qualités" et demande à la justice civile de juger les "agissements de M. Solère qualifiables de manœuvre électorale".
Photo : DR
Les bulletins présentés sur la machine de vote électronique lors du premier tour des législatives.
Photo : DR
(Source : Métro)
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